Érick Petit - Président et fondateur de MagREEsource - en quelques mots...
Au fil de cette interview, un acteur de l’économie circulaire et de l’éco-conception, nous fait découvrir son univers en quelques mots. TEAM2 remercie Érick Petit, président et fondateur de MagREEsource, de s’être prêté à cet exercice.
HISTOIRE.
« Érick Petit, je suis le président et fondateur de MagREEsource. Nous sommes un fabricant d’aimants permanents à base de terres rares issus de nos déchets. Actuellement, la matière première, les terres rares ne sont pas disponibles en Europe. Nous avons développé une technologie de recyclage à base d’hydrogène, c’est une technologie propre, qui n’émet pas de rejet, etc. Elle est surtout très efficace d’un point de vue « coût » pour pouvoir nous permettre de refabriquer ensuite des aimants pour nos clients ».
PARCOURS.
« Je suis ingénieur de formation. J’ai fait la moitié de ma carrière dans la métallurgie et la sidérurgie, l’autre moitié dans des entreprises d’ingénierie en environnement. Les deux carrières réunies font que MagREEsource correspond à l’ensemble de ces deux expériences ».
BESOIN.
« Aujourd’hui, l’économie circulaire est un besoin, voir un impératif. Encore une fois, pour pouvoir fabriquer des aimants, il nous faut de la matière première. Cette matière première est à 95% fabriquée en Chine, le monopole leur appartient. MagREEsource est aujourd’hui caractérisé par le côté souveraineté, le développement durable et la performance. Ce côté souveraineté, on peut le définir par « comment être indépendant de la Chine pour proposer à nos clients une production d’aimants ? ». Sachant que les aimants sont des constituants indispensables des moteurs électriques, des systèmes électroniques, ainsi qu’au sein de beaucoup d’applications très différentes qui vont de la défense, à l’aéronautique spatiale, les énergies renouvelables, les voitures électriques, la robotique. Et actuellement dans tous ces domaines, nous sommes dépendants de la Chine a 95%. Donc l’économie circulaire aujourd’hui, n’est même pas une question. C’est juste le seul et unique moyen d’y arriver ».
ÉVOLUTION.
« Je suis encore un peu jeune dans le recyclage, cela ne fait que 2 ans que MagREEsource a été créé. Nous, nous sommes sur une matière première, l’alliage de terres rares, qui est relativement nouvelle. Cela n’était pas du tout valorisé par la filière recyclage. Il y a donc un énorme travail de communication à faire et d’informations vis-à-vis des fournisseurs. Notamment pour leur dire : « Attention, peut-être qu’aujourd’hui, je mélange cela avec les ferreux, mais est-ce que je ne pourrais pas mieux les valoriser avant que tout ne soit mélangé ? ». Aujourd’hui, la démarche est là, mais nous en sommes encore au tout début, il ne reste plus qu’à la mettre en place ».
FUTUR.
« L’économie circulaire, ça va tout changer par rapport aux habitudes des recycleurs. C’est une remise en cause. Ils avaient leur manière de faire qui correspondait à une certaine demande. Et à partir du moment où on parle d’économie circulaire, c’est l’étape du dessus en termes de complexité, de valorisation. Le recyclage, on le faisait souvent pour des questions de dépollution, à peu de choses près, c’était ça. On voulait éviter que les matières plastiques ne polluent trop par exemple. L’économie circulaire, c’est l’étape du dessus, on ne veut pas que ça pollue davantage, mais on veut valoriser les matières dont on se sert. C’est le futur du recyclage ».
ENJEUX.
« Aujourd’hui, il faut être passionné et surtout concerné, c’est une prise de conscience. Les enjeux sont là tout de suite. On nous demande de changer notre mode de vie, mais cela part de l’économie circulaire. Pour les jeunes diplômés, il y a un boulevard de choses à faire, de remises en question, d’améliorations. À partir du moment où il y aura une prise de conscience, ça ira tout seul ».
RECYCLAGE.
« Aujourd’hui, la filière du recyclage est certainement trop traditionnelle. Il faut faire le pas pour passer à une échelle supérieure, à une plus grande ambition. Quand je dis traditionnel, cela fait écho à la nécessité de développer de l’innovation, des nouveaux outils pour atteindre ces nouveaux objectifs et la remise en question est énorme ».
OBJECTIF.
« Nous, on est sur un tout petit créneau du recyclage. Le but du jeu pour nous est de pouvoir éduquer l’ensemble de nos partenaires, à savoir : les recycleurs, à mieux valoriser ce qui auparavant ne l’était pas. Pour mieux recycler ces éléments, ça veut dire encore une fois intégrer de nouveaux outils, intégrer de nouvelles manières de faire. L’objectif pour nous, c’est de développer des volumes. Cela va passer par de la communication, un nombre de partenariats. On sait que les recycleurs ont des gros investissements qu’ils ont déjà effectué et que quelque part, passer à l’économie circulaire, c’est apporter de la valeur ajoutée, mais également de l’investissement une fois de plus. C’est la partie difficile et chacun voit midi à sa porte naturellement. J’aurais tendance à dire que l’économie circulaire, c’est le futur du recyclage, donc il va falloir s’y mettre ».
Date de publication : 13 juillet 2022