Marie Soudré-Richard - co-fondatrice de Revival - en quelques mots...

Au fil de cette interview, un acteur de l’économie circulaire et de l’éco-conception, nous fait découvrir son univers en quelques mots. TEAM2 remercie Marie Soudré-Richard, co-fondatrice de Revival, de s’être prêtée à cet exercice.

 

PRÉSENTATION.

« Je m’appelle Marie Soudré-Richard et je suis la Co-fondatrice de Revival avec Hélène Guerret et Guillaume Haffreingue. Je suis multi-entrepreneuse depuis presque 20 ans.

Revival transforme les biens de consommation usagés dont les sneakers en Matières Premières Recyclées (MPR) rares et compétitives. Revival s’impose sur le marché des matières premières en créant une offre de matières recyclées substituables à des matières neuves.

Nous apportons une réponse inédite aux enjeux de l’éco-circularité, car nous sommes une alternative à l’incinération et à l’enfouissement. »

 

SPÉCIALITÉ.

« Revival est spécialisé dans la valorisation des déchets plastiques complexes. Nous les préparons, ce qui consiste à les séparer au maximum (Caoutchouc, TPU, EVA, etc) pour leur apporter le maximum de valeur, notamment en termes d’économie d’impact. »

 

MOTIVATION.

« Nous avons voulu lancer notre start-up afin de répondre à un scandale écologique en apportant des réponses à tous les acteurs de la chaîne de valeur : des distributeurs aux plasturgistes.

La réglementation est en notre faveur sur l’obligation de recycler, mais également pour les fabricants d’introduire des matières recyclées.

La spécificité de notre entreprise est que nous ne faisons pas que des boucles fermées. Nous travaillons sur des projets semelles to semelles, mais les économies d’impact viendront en alimentant des industries comme l’automobile ou l’aéronautique avec des alliages à très haute valeur ajoutée qui pourront en partie remplacer des matières neuves.

Nous avançons pas à pas avec une R&D (Recherche et Développement) intégrée ultra experte et un traçage des gisements et mesure d’impact au cœur de notre modèle.

Nous disruptons totalement le monde du recyclage, mais nous ne nous opposons pas au géant du recyclage, nous apprenons à travailler ensemble. »

 

STRUCTURE.

« Aujourd’hui, notre structure compte 7 personnes dans l’équipe de direction, 3 personnes dans notre comité scientifique qui sont très actives, ainsi que 3 opérateurs dans notre usine. »

 

REVIVAL.

« Si je devais décrire Revival en quelques mots, je dirais valorisation de déchets plastiques. »

 

ÉCONOMIE CIRCULAIRE.

« Nous sommes sensibles aux principes d’économie circulaire, c’est le fondement de notre activité. Il faut agir et surtout mesurer l’impact. On doit s’assurer que toute la chaîne de valeur est vertueuse. Nous imposons aux industriels avec qui nous travaillons, de nous fournir toutes les données nécessaires à un calcul d’ACV (Analyse cycle de vie) et leur demandons de s’engager sur leurs process de production et respect des mesures d’impact. »

 

DÉFIS.

« Nous devons faire face à des défis pour déployer les principes d’économie circulaire tels que capter des gisements qui sont prolixes, mais qui atterrissent dans les ordures ménagères ou dans les déchetteries. Ils sont donc considérés comme non-recyclables, alors que nous avons des solutions.

Les REP (Responsabilité Élargie du Producteur) jouent un rôle important et sont plus ou moins actives. Nous éduquons petit à petit des centres de tri sur les chaussures avec l’aide de la REP textile et chaussures : Refashion. Pour les articles de sport et loisirs, c’est une autre REP, Ecologic, et nous nous appuyons sur eux pour monter des filières de collecte et détourner les déchets des incinérateurs. »

 

ÉVÉNEMENTS.

« Depuis le début d’année, nous savons dévulcaniser les caoutchoucs, ce qui veut dire transformer la matière dans le même état de départ. Le caoutchouc recyclé peut ainsi être employé comme une matière vierge. Nous sommes les seuls à maîtriser cette technique sans mettre le feu aux machines ! Ce sont des activités de recherche et développement, qui engendront des investissements importants.

Nous avons déployé nos premiers mètres de pistes cyclables low impact et ultra drainants à Pont à Marcq en juillet, grâce au soutien du Maire et de Luc Foutry, Président du Pévèle Carembault.

Nous continuons le déploiement pour utiliser la matière recyclée, auprès de nos clients. C’est un exutoire immédiat pour les distributeurs et marques qui peuvent ainsi récupérer des points RSE, qui ne sont autres que la récompense de leur effort de recyclage. »

 

OBJECTIFS.

« Nous avons plusieurs objectifs pour la suite de 2023. Le premier est d’ouvrir de nouvelles unités pour se rapprocher des points de collecte. Nous travaillons déjà sur un projet de ligne aux États-Unis avec un équipementier Suisse, qui devient un vrai challenger pour les grandes marques historiques.

Nous développons des alliages à très hautes valeurs ajoutées avec deux leaders mondiaux de la plasturgie. Et enfin, nous clôturons une nouvelle levée de fonds en septembre pour investir en R&D et nous visons un financement de 30M€ début 2025 pour accélérer nos innovations et notre croissance. »

 

LE MOT DE LA FIN.

« Nous ne pourrons y arriver seuls. Nous ne démarrons aucun projet sans savoir créé un consortium avec les acteurs de la chaîne de valeur.

Nous avons besoin du soutien des politiques pour aligner leurs intentions avec celles de la réalité du terrain.

Nous avons récemment parlé au Député chargé de l’Économie Circulaire pour la Commission Européenne. Il nous a envoyé le projet de texte de loi sur l’harmonisation des REP en Europe en nous proposant de mettre des commentaires. Saurons-nous écouter ? L’avenir nous le dira, mais nous aurons au moins essayé de rendre ce texte réaliste… pour le moment, il est un peu hors sol ! »

 

Date de publication : 17 octobre 2023